Perrine est née le 2 janvier 1991 avec un pied bot à droite. Nous avons appris la nouvelle à la naissance.

Nous n’avons pas réagi de suite car mal informés des suites. Je me souviens de l’orthopédiste venu à la maternité avec des élèves, qui en montrant ma fille a dit : « voici un vrai pied bot », sans même s’adresser à moi. Mon mari pensait qu’un peu de kinésithérapie suffirait….

Nous sommes vraiment passés par des moments difficiles. Car avec toutes les contraintes que cela nous a imposé, comme le kinésithérapeute qui ne venait pas à domicile, les différentes étapes qu’on ne connaissait pas, l’isolement des autres qui partent en vacances et pas nous, le regard des passants, notre enfant qui marche plus tardivement que les autres….

D’un point de vue purement médical, Perrine a été plâtrée peu de temps après sa naissance. Puis elle a eu des attèles de Denis Brown avec de la kinésithérapie environ 4 fois par semaine, puis une plaquette sous le pied relié au genou par un Elastoplast® jusqu’à la marche (facile pour apprendre à marcher). Ensuite, juste une atèle de nuit et kinésithérapie 2 fois par semaine, du vélo et du patin à roulette tout ça jusqu’à l’âge de 8 ans. Puis plus de kiné mais du sport ( gymnastique). La première année, nous sommes partis une semaine en vacances, nous sommes allés chez un kinésithérapeute, mais totalement incompétent.

Nous avons eu la chance au départ de trouver à 10 km de chez nous un kinésithérapeute spécialiste des pieds bots et qui nous a fortement invités à changer d’orthopédiste (la méthode des plâtres ne lui semblant pas terrible). Si des personnes habitant en Essonne sont intéressées, je pourrai leur communiquer les coordonnées de ce kiné. Les seules séquelles qui lui restent sont un tendon d’Achille qui reste court, une jambe plus forte que l’autre et une façon « originale » de courir si elle est fatiguée.

Perrine vit assez bien ce problème. Elle n’est pas considérée comme une handicapée à l’école, elle pratique le sport comme les autres, elle a même eu le diplôme d’argent au cross des écoles. Perrine a fait de la gymnastique, elle se débrouillait pas mal, elle faisait de la poutre, ce qui étonne son orthopédiste. Mais par moments, elle voyait qu’il y avait des choses qu’elle réussissait moins bien que les autres.

Maintenant elle fait de la danse moderne et de la spéléologie. Elle descend et remonte des puits de 100m et a beaucoup d’endurance et de volonté.

Les débuts ont été difficiles pour nous mais maintenant Perrine a une vie normale et nous aussi.

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